Erik Satie | Artist
Eric Alfred Leslie Satie est un compositeur et pianiste français né en 1866 à Honfleur, en France. Satie, qui a signé son nom Erik Satie après 1884, est célèbre pour avoir contribué à ouvrir la voie d'avant-guerre au minimalisme dans la musique classique, avec sa soi-disant « musique d'ameublement ». Ses compositions pour piano, les plus célèbres étant la suite Gymnopédies de 1888 et la suite Gnossiennes de 1893, ont donné le ton aux expérimentations du siècle suivant. Satie a fortement influencé les compositeurs émergents tels que Debussy, leur apprenant à éviter les influences wagnériennes classiques et à évoluer vers des modes plus simplistes, incorporant même les premières formes de jazz. Satie était non conventionnel à bien des égards. Sur le plan académique, il a étudié au Conservatoire de Paris dans sa jeunesse, mais n'était pas un élève distingué et n'a obtenu aucun diplôme. Plus tard dans sa vie, il est retourné aux études formelles en tant qu'étudiant adulte afin d'améliorer sa technique, mais il est resté à l'écart de l'establishment académique. À l’âge de 21 ans, Satie s’installe dans le quartier huppé de Montmartre, à proximité du célèbre cabaret du Chat Noir, dont il devient un habitué puis un pianiste résident. Il embrasse alors le style de vie bohème et se crée un nouveau personnage : un homme aux cheveux longs, en redingote et haut-de-forme. Ce sera le premier des nombreux personnages que Satie inventera pour lui-même au fil des ans. C’est à cette époque que Satie compose les Gymnopédies et les Gnossiennes, qui sont devenues les pierres de touche de son œuvre et sont encore très appréciées aujourd’hui. Il gagne modestement sa vie comme pianiste et chef d’orchestre au Chat Noir, avant de se brouiller avec le propriétaire et de devenir second pianiste à l’Auberge du Clou, située à proximité. Il y devient un ami proche de Claude Debussy, qui lui témoigne une certaine parenté dans son approche expérimentale de la composition. Tous deux sont bohèmes, fréquentent la même société de café et luttent pour survivre financièrement. En 1898, à la recherche d'un endroit moins cher et plus calme que Montmartre, Satie s'installe dans une chambre individuelle dans la banlieue sud d'Arcueil, qui restera son domicile jusqu'à la fin de sa vie. Sa chambre d'Arcueil, où aucun visiteur n'était jamais admis, fut retrouvée dans un état sordide après sa mort, les partitions de plusieurs œuvres importantes que l'on croyait perdues ayant été retrouvées parmi les détritus accumulés. Ce n'est que tard dans sa carrière que Satie connut une certaine reconnaissance populaire. Lorsque le dramaturge surréaliste Jean Cocteau entendit l'œuvre de Satie Trois morceaux jouée en 1916, il commanda le ballet Parade , dont la première eut lieu en 1917. Avec les Ballets russes de Sergei Diaghilev, la musique de Satie, les décors et costumes de Pablo Picasso et la chorégraphie de Léonide Massine, la production fut un succès de scandale dans le Paris de l'époque de la guerre. Avec ses rythmes de jazz et son instrumentation comprenant des parties pour machine à écrire, sifflet de bateau à vapeur et sirène, il a fermement établi le nom de Satie auprès du public, et sa carrière s'est ensuite centrée sur le théâtre. En termes d'enregistrements des œuvres de Satie, il existe de nombreuses excellentes publications de ses œuvres pour scène, musique de chambre, orchestre et piano solo, en particulier les célèbres Gymnopédies et les Gnossiennes. Parmi les interprètes les plus remarquables de ces œuvres figurent John McCabe, Aldo Ciccolini, Bojan Gorisek, France Clidat et Patrick Cohen. Bien qu'il soit un iconoclaste musical et un partisan du modernisme, Satie lui-même ne s'intéressait pas aux innovations telles que le téléphone, le gramophone et la radio. Il n'a fait aucun enregistrement et, pour autant que l'on sache, n'a entendu qu'une seule émission de radio et n'a passé qu'un seul appel téléphonique. L'importance d'Erik Satie a été soulignée par de nombreux compositeurs modernes, dont Brian Eno et Philip Glass, mais l'un des plus grands admirateurs de Satie était le théoricien de la musique et expérimentateur John Cage qui, commentant le développement de la musique moderne, déclarait : « Ce n'est pas une question de pertinence de Satie, il est indispensable. »
Site Web de l'artiste : wikipedia/Erik_Satie
Albums en vedette : Erik Satie
Artistes associés : Claude Debussy, Stravinsky, John Cage
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