Son meilleur disque à ce jour.
Il a fallu plus de dix ans pour arriver à ce point, mais c'est sans doute le record que tout cela a permis d'établir.
« Did You Know That There's a Tunnel Under Ocean Blvd » est son œuvre la plus immersive et la plus atmosphérique à ce jour. C'est un joyau de sa discographie jusqu'à présent, et l'un des meilleurs disques de 2023. Si l'esthétique Americana a toujours été la pierre angulaire de son travail, elle n'a jamais vraiment été développée.
Dans « Ocean Blvd », Lana dévoile ses talents et plonge au cœur d'une étude de caractère complexe qui médite sur la famille, l'héritage, Dieu et l'intimité, et qui la voit trouver un sens à la douleur affichée de manière flagrante sur les disques précédents. Le résultat est quelque chose de bien plus puissant et transcendant que tout ce qui a été entendu jusqu'à présent.
L'écriture et la production sont excellentes, mais l'album possède les couches et la sophistication qui manquent à beaucoup de ses contemporains. C'est extrêmement audacieux de la part de Lana d'être aussi vulnérable et ouverte à ce stade de sa carrière et avec autant de détails. Le noyau dur des chansons ici prend un arc autour de la famille, de Dieu et de l'amour et œuvre vers une notion plus large d'acceptation de soi et d'actualisation. C'est une musique spirituelle d'une certaine manière, car Lana elle-même a confirmé que l'album avait été en grande partie enregistré dans le cadre d'un processus naturel, certaines chansons étant écrites au fur et à mesure de leur enregistrement.
Les éléments choraux de l'ouverture "The Grants" posent parfaitement le décor pour équilibrer les éléments religieux/familiaux, avec la transition vers la chanson titre servant de grande déclaration de mission concernant les couches, les secrets et les émotions qui seront révélés. "A&W" voit la première étape du disque sortir avec une exploration hypersexualisée de sept minutes, au rythme alterné, du besoin d'intimité et des endroits sombres que cela a emmenés Lana.
La seconde moitié réconcilie ces thèmes avec une série de chansons exceptionnelles qui trouvent dans leur exploration un sens profond de soi. Les motifs lumineux récurrents entrent fortement en jeu avec « Kintsugi » (réparation de céramique japonaise) et « Let The Light In » (avec FJM), qui sert à éclairer l'obscurité figurative mais aussi dans un sens plus sacré.
Il conclut la première moitié du disque en affinant les thèmes fondamentaux de Lana Del Rey jusqu'à ce qu'ils soient les plus articulés et les plus passionnés, mais permet à un sentiment d'éthéré de couler alors que tout se réunit magnifiquement pour 'Fishtail'. Ensuite, les deux derniers morceaux servent presque de matériel bonus en raison de leur distance conceptuelle, mais ils sont néanmoins tous les deux amusants et terminent les choses sur une note plus légère.
Bien sûr, nous devons aborder l'influence de Jack Antonoff en tant qu'auteur-compositeur clé, car nous dirions qu'il est en grande partie responsable d'avoir guidé Lana dans ce changement de tonalité dans sa musique, car les choses ont été d'une qualité incroyable depuis qu'il est intervenu sur "NFR ! " en 2019. Il donne également sa place sur le disque à une ballade pour sa fiancée "Margaret", ce qui crée un magnifique chevauchement entre les Bleachers et le canon LDR.
Il s'agit d'un disque immersif, magnifique, intime et spirituel qui définit Lana Del Rey et la confirme comme l'une des plus grandes compositrices américaines de notre génération. Un chef-d'œuvre et une écoute essentielle pour tous.
Disponible dès maintenant dans la boutique aux côtés de « Born to Die » et « NFR ! ».